Plusieurs patients rencontrés au cabinet se plaignent de ne pas être écoutés, par leur entourage proche ou dans le cadre professionnel.

« Il/Elle ne m’écoute pas », « il/elle ne me comprend pas », « de toute façon avec lui/elle, il est impossible de parler », sont des phrases souvent exprimées quand il existe une situation de conflit ou de désaccord.

Qu’ils soient dans leur rôle de parent, ami·e, enfant ou partenaire, mes patients sentent la relation à l’autre se dégrader sans savoir comment ça a commencé, ni comment changer la situation.

Mais pourquoi est-il si compliqué de se comprendre ?

Notre cerveau filtre les messages !

Lorsque que nous communiquons, il est important de dissocier deux éléments : le fond du message et la forme. Le fond correspond à l’opinion que nous avons sur un sujet, l’intention, la demande.

La forme correspond aux mots utilisées (verbale), au rythme de la parole et à l’intonation (le paraverbale), et la posture (non-verbale)

Il faut savoir que la forme de notre message est « réceptionnée » par notre interlocuteur par tous ces sens (vue, ouïe, odorat, touché). La forme du message passe ensuite par différents filtres du cerveau, qui modifient le sens. A la manière d’un tamis, ces filtres retiennent ou laissent passer les mots pour être ensuite analysés et interprétés par le cerveau.

Il existe deux types de filtres : les filtres de perceptions et les filtres linguistiques.

Les filtres de perceptions

Les filtres de perception représentent la sensibilité de la personne au monde, fonction de son histoire de vie, de sa culture (culture du pays de naissance, culture familiale), et de ses croyances (vérités établies suivant les principes d’éducation, les expériences de vie ou l’influence d’une personne référente pour la personne).

Votre interlocuteur, par exemple, comprendra plus facilement votre message si vous avez les mêmes références (lieu de naissance, milieu social, passions, etc.) Nous voyons bien qu’il est plus facile de comprendre un ami que l’on connait de longue date …et bien plus dure de comprendre un inconnu !

Pour autant, même avec des références communes, comme dans une fratrie, nous savons qu’il est toujours difficile de se comprendre.

Voyons donc le deuxième type de filtre.

Les filtres linguistiques

Les filtres linguistiques sont de trois types :

–          La généralisation : c’est un processus qui permet de transposer un savoir, des compétences dans un environnement différent. Il permet l’apprentissage et l’efficacité du cerveau. Par exemple, vous avez appris à faire du vélo à 6ans, et aujourd’hui, vous savez toujours faire du vélo sur tout type de vélo et tout type de route. Malheureusement, ce processus transpose également nos opinions et nos jugements en faisant ce qu’on appelle couramment des « raccourcis » avec des mots « pièges » comme « Toujours » et « Jamais ». Nous généralisons nos jugements sur une situation ou une personne alors que chaque moment est différent.

–          La sélection : c’est un processus qui permet de faciliter le traitement de l’information en évitant la saturation. Parmi toutes les informations que le cerveau reçoit grâce aux 5 sens (vue, oui, odorat, touché, goût), il en sélectionne seulement certaines en fonction de ses « prédisposition » (physiologiques et psychologiques). Attention, cela veut également dire qu’il laisse de côté des informations ! Votre interlocuteur risque donc de ne prendre en compte que certains éléments que vous lui apportez.

–          La distorsion : c’est un processus qui permet de faire des liens et des associations. Il facilite le processus de créativité et d’innovation. Par exemple, c’est ce qui nous permet de comprendre un message à l’aide de symboles. Ces liens sont influencés par notre histoire de vie et notre construction psychique. Il est donc très courant que face à une même situation, deux personnes fassent des « liens » très différents. C’est souvent l’origine d’incompréhension.

Après tous ces filtres, vous commencez à comprendre que la demande que vous formulez est bien transformée quand elle arrive à l’étape d’analyse du côté de votre interlocuteur.

Finalement, la communication c’est comme faire passer un seau de terre dans un tamis. Comme pour la terre, mes mots sont naturellement stoppés par les filtres de mon interlocuteur … et ce qu’il garde n’est pas forcément ce que nous aimerions !

Alors comment être sûr de se faire comprendre et de comprendre l’autre ?

Réussir à se faire comprendre c’est s’assurer de déjouer les filtres de l’interlocuteur et connaître ses propres filtres pour parler le même langage.

Mes 3 conseils pour y arriver :

  •  « RDV en terre inconnue » !

Gardez à l’esprit que l’autre est sur une « autre planète » ou un autre « territoire » avec ses codes, ses expériences de vie, ses croyances et ses filtres. Prenez le temps d’expliquer votre monde et soyez curieux·euse de son monde et de ses références. N’hésitez pas à lui poser des questions !

  •  « L’homme a deux oreilles et une bouche pour écouter deux fois plus qu’il ne parle. » A.Allais

Développez votre écoute et soyez « présent·e » quand vous communiquez. Tout comme votre interlocuteur, vous envoyez des indices sur votre perception du monde à travers votre langage verbale et non verbale. Alors soyez aligné·e et congruent·e quand vous communiquez. Un « oui » alors que vous pensez « non » est toujours inconsciemment perçu !

  • « C’est clair comme de l’eau de roche » !

Soyez précis dans votre demande, et si besoin faites clarifier la demande de votre interlocuteur. L’autre ne peut pas comprendre ce qu’il n’entend pas. Il est donc primordial de donner toutes les informations nécessaires pour expliquer votre demande, parfois même en expliquant le cheminement de votre pensée et vos intentions.  Cela permettra à votre interlocuteur de mieux cerner votre demande et de vous « rejoindre sur votre planète » !

Pour conclure, la communication n’est pas chose facile et quand on y pense, il est presque miraculeux que l’on arrive à discuter et vivre ensemble.

Alors pour aider un peu ce miracle, prenez le temps de bien communiquer quand vous avez quelque chose d’important à dire !

Envie de dénouer des difficultés relationnelles ? Contactez moi !

Claire PERSON, Psychopraticienne PNL et Thérapies Brèves,

06.59.95.24.02  pnl-accompagnement@gmail.com

www.claire-person.fr

Quelques outils pour une meilleure communication :

La PNL, La CNV, L’analyse transactionnelle, Le modèle du Triangle dramatique

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