Le renouveau après le deuil
Le deuil est une épreuve de vie que nous avons tous connu, ou que nous connaîtrons tous. Mais c’est aussi une étape qui s’accompagne d’un renouveau.
Le deuil, épreuve de vie universelle.
Pour chacun, la mort d’un être cher est unique et s’accompagne de réactions émotionnelles légères, importantes ou même très intenses.
Cette différence vient de différents paramètres : le lien affectif avec la personne, notre expérience de vie au moment de l’épreuve et les causes de la mort.
Le lien affectif est très différent du lien social ou familial. Nous pouvons nous sentir très proche d’un ami que nous venons de rencontrer et plus éloigné d’une personne de notre famille. L’intensité du lien rend le deuil compliqué, qu’il soit lien d’amour ou lien toxique. Nous n’aborderons pas ici le deuil dans le cas d’un lien toxique, qui doit prendre en compte cette composante spécifique.*
De plus, selon notre âge et surtout notre expérience de vie, notre regard sur cette épreuve peut être très différent.
Enfin, la cause de la mort a également un impact important. Un décès dit « naturel », ou de vieillesse, marque un cap. Mais il est encore plus difficile d’accepter un départ suite à une maladie, un suicide, un accident, ou une catastrophe naturelle.
En résumé, notre perception du deuil est unique et ne doit pas être comparée aux ressentis d’autres personnes. À l’heure des réseaux sociaux qui développent l’esprit de comparaison, nous pourrions être tenté d’établir une gradation de la douleur. Et pourtant, rien n’est pire que de minimiser notre état émotionnel sous prétexte que nous ne sommes pas légitimes ou qu’il y a plus grave ailleurs.
Ce chemin en terres inconnues …
Le deuil peut s’apparenter à un chemin escarpé, fait de pentes dangereuses et de vallons calmes.
Nous commençons tout d’abord par avoir du mal à comprendre ce qui nous arrive. Nous reconnaissons rationnellement que la personne proche est décédée mais pas émotionnellement. Cela reste encore abstrait. Au contraire, nous pouvons refuser de voir l’épreuve qui nous arrive. Il s’agit du déni.
Ensuite, nous pouvons être touchés par la culpabilité ou la colère (envers l’autre, la vie, etc.) qui nous donne l’énergie de ne pas sombrer. Nous sommes connectés à ce qui est fondamental pour nous : poursuivre notre vie et nos valeurs.
Puis vient le moment de la tristesse. Notre cerveau sait qu’il vient de perdre des choses importantes. Tout d’abord la personne, qui portait en elle des valeurs que nous reconnaissions et parfois même admirions. Perdre cette personne, c’est perdre ses valeurs partagées. Et nous perdons également notre place à ses côtés. Nous pouvons avoir l’impression de perdre notre “rôle” (fille-fils, soeur-frère, mari-femme, etc.) et notre système intérieur doit complètement se réorganiser, sans ce rôle.
Notre chemin est donc complexe car il traverse plusieurs émotions, qui peuvent revenir. Il est important de pouvoir accueillir et reconnaître ces émotions pour comprendre ce qui se joue pour nous. N’oublions pas que les émotions ne se compensent pas et qu’elles ont leur propre message et leur propre besoin. La tristesse demande à retrouver le lien avec ce qui compte le plus pour nous. Bloquer la tristesse c’est donc se couper de soi-même. Et la colère nous permet de nous affirmer, de se mettre dans l’action pour faire respecter nos valeurs.
Un chemin vers l’apaisement
Ce chemin peut être vu comme un processus qui prend du temps et qui peut faire peur.
C’est tout d’abord accueillir l’impensable. Ensuite, s’écouter (là où on préfère souvent être sourd). Après, nous devons chercher à préciser ce que l’on ressent et l’émotion présente, sans jugement ni censure (et sans comparaison ! ). Et enfin nous pouvons prendre conscience de ce qui est fondamental pour nous et s’appuyer sur ses valeurs pour avancer.
A travers cette épreuve, nous développons des aptitudes qui n’auraient jamais été développées. Nous pouvons découvrir de nouvelles compétences, et redécouvrir nos forces et nos valeurs.
Nous pouvons également nous appuyer sur le regard des proches pour mettre en lumière ces forces et sentir le soutien des autres (amis et mêmes inconnus à travers des groupes de soutien ou des communautés religieuses)
C’est ensuite s’autoriser à (re)vivre, en intégrant le souvenir de l’autre. Ce que nous admirions de la personne défunte peut toujours vivre en nous. Et nous pouvons poursuivre notre chemin en portant cet héritage, cette chose précieuse en nous, qui viendra soutenir nos projets et nos réussites de vie !
Pour conclure, tout comme le printemps après un rude hiver, le deuil nous apprend un peu plus qui nous sommes. Passée l’intensité des émotions, cette épreuve est également l’occasion d’une transformation, qui nous permet de nous rapprocher de ce qui est fondamental pour nous, ce qu’il y a de plus beau en nous.
Et si vous ne souhaitez pas être seul.e sur votre chemin du deuil, contactez-moi pour une première séance.
* Perdre une personne avec laquelle nous avons eu un lien toxique demande un accompagnement particulier, permettant de couper le lien et de se dissocier de l’autre (contrairement au processus avec une personne chère où nous intégrons ses valeurs) Pour plus d’information, n’hésitez pas à me contacter.