Certains peuvent percevoir le travail thérapeutique comme une simple réflexion cognitive. Mon travail en séance consiste à voir la personne dans son ensemble : ses pensées, ses émotions, ses comportements et ses ressentis corporels.

Mais pourquoi est-il si important d’être connecté à son corps et de savoir le décrypter ?

Oui, mon corps a des choses à dire !

Vous avez sûrement déjà eu des douleurs au dos, aux bras sans raison évidente. Et pour les résoudre, vous avez peut-être déjà sollicité un thérapeute expert du corps (ostéopathe, kiné, acuponcteur, etc.)

Je me suis intéressée à la vision de des experts du corps en interviewant ma collègue et amie Christine Moiroux, ostéopathe au centre Arc-en-ciel, avec une question simple : « est-ce que le corps de tes patients te parle ? » . Voici sa réponse :

« A travers la manipulation du corps, je perçois précisément où je dois travailler et sur quelles structures (os, péri-os, tendons, muscles, organes, fascia, émotions, etc.). Je l’exprime alors au patient, et je l’interroge pour confirmer ce ressenti, qui n’est parfois pas présent en conscience pour lui. En amenant l’information à la conscience, j’amène la partie bloquée à se libérer, ce qui me permet d’avoir accès aux paramètres périphériques à la lésion et à travailler sur les autres structures. Mon approche « somato-émotionnelle » permet en fin de séance de créer de la fluidité, de l’espace. J’enlève les « restrictions » pour donner des possibilités aux différentes structures. Finalement, j’ouvre une « fenêtre de tir » corporelle, dans laquelle le patient peut s’autoriser à traverser son problème. J’invite ainsi la personne à utiliser cette opportunité de soulagement au niveau du corps pour enclencher des changements structurels et retrouver un équilibre. »

Le corps a donc bien son langage. Oui, il parle. Mais ce langage est parfois peu ou pas accessible à la conscience de chacun.

Mais à quoi le corps peut-il réagir et comment prendre conscience de ses réactions ?

Décryptage du langage du corps à travers la théorie polyvagale

L’une des approches pour mieux comprendre les réactions du corps est la théorie polyvagale, développée par S.W.Porges (psychologue et neuroscientifique américain) en 1994. Il met en lumière la réaction du système nerveux autonome, qui, face à une menace, réagit de manière instinctive, avant toute réflexion et interprétation cognitive.

La théorie polyvagale explique que face à une menace perçue par le corps, le système nerveux autonome déclenche une réaction automatique du système sympathique. Ce dernier permet la mobilisation de l’énergie avec, entre autres, l’accélération du rythme cardiaque. La personne passe en vigilance.  Puis viennent la panique et la rage pour combattre la menace. Si le système nerveux perçoit une incapacité d’agir pour sa survie, il enclenche le système para-sympathique, aussi appelé en polyvagale, un état de « mort feinte », ou dépression. Le rythme cardiaque se réduit, les muscles du corps se relâchent et un état de sidération s’installe. Le corps a donc son propre mode de réaction autonome, en dehors de toute pensée et analyse logique.

De plus le corps, confronté à des situations répétées (vécues comme insécurisantes, dangereuses ou toxiques) va dupliquer son monde de réaction pour le reproduire. Cela crée un schéma de réponses « automatiques », développées à travers notre histoire. Et ces réactions vont rester en mémoire dans les différentes structures du corps (muscles, tendons, organes, etc.)

Le corps a donc bien son mode de réaction face à l’environnement avec des boucles de rétroaction physiologique. Face à un environnement perçu comme dangereux, il se met en protection, et finalement, il reste en protection en anticipation de futures situations dangereuses.

Sans conscience de ces réactions automatiques, nous nous coupons d’une partie de nos capacités et dans certains cas plus graves, c’est le corps qui prend les commandes pour sortir du problème (baisse des défenses immunitaires avec maladies, fragilités musculaires ou osseuses avec risques de fractures, etc.)

Ecoutez votre corps pour retrouver l’équilibre !

Il s’agit ici de prendre conscience du fonctionnement du corps et d’accepter avec sagesse ses besoins. Et oui, parfois le corps a ses raisons que la raison ne connait pas ! …

Sans jugement, ni censure, il est important d’observer les réactions instinctives de notre corps, souvent « oubliées », mais présentes dans notre quotidien (habitudes comportementales de croiser les bras, de bouger, tensions chroniques dans les épaules ou le dos, etc.)

Plus vous décrypterez les besoins du corps, plus vous pourrez démarrer un travail thérapeutique efficace pour aller vers le bien-être et l’équilibre !

Pour se faire, je vous propose quelques pistes d’actions.

Portez votre attention sur vos ressentis corporels inconfortables et vos mouvements automatiques. Parfois des bras croisés demandent une grande protection. Questionnez-vous si vous êtes dans un environnement sécurisant et ce que vous pourriez faire pour qu’il le devienne.

Si vous avez des réactions de répulsion, rejet avec vos bras ou vos mains, déplacez-vous entièrement dans l’espace, pour mettre de la distance avec une personne ou un environnement, et voyez si vous vous sentez mieux.

Vous pouvez également tester des gestes simples et sentir ce que cela appel chez vous :

–          tendez la main devant vous (travail la relation à l’autre)

–          repousser un mur ou un ballon (travail la protection),

–          marchez en arrière ou tomber en arrière sur votre lit (travail la confiance)

Vous l’aurez compris, le corps est un merveilleux levier pour comprendre ce dont nous avons besoin.

Alors en cette période estivale, ou l’espace et la nature s’offrent à vous, prenez du temps avec votre corps et apprenez de lui !

Et si vous souhaitez aller plus loin dans votre recherche d’équilibre, n’hésitez pas à me contacter !

Claire PERSON, Psychopraticienne PNL et Thérapies Brèves,

06.59.95.24.02  pnl-accompagnement@gmail.com

www.claire-person.fr

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