Qu’est-ce que la procrastination ?

Procrastiner, c’est remettre au lendemain quelque chose que l’on peut faire aujourd’hui. C’est ajourner, temporiser une action pour soi et/ou qui implique l’autre.

A contrario, vous pouvez êtes un·e organisatrice né·e, un·e professionnel·le de la « to do list » et de la planification des tâches (professionnelles et personnelles)

Mais avec seulement 24 h dans une journée, et des sollicitations toujours plus pressantes, nous pouvons vite être débordé·e et remettre au lendemain.

Et si nous ajoutons l’effet déprime du temps maussade de l’automne et du raccourcissement de l’ensoleillement, nous avons toutes les bonnes raisons de remettre à plus tard pour rester plus longtemps sous notre couette !

Mon grand-père disait à ma grand-mère : « On verra ça plus tard ! » (véridique !)  Un vrai roi de la procrastination !

Les origines de la procrastination

Mais pourquoi vouloir remettre au lendemain des actions que notre cerveau conçoit tout à fait comme nécessaire.
Plusieurs pistes sont à creuser.

Tout d’abord, l’accumulation d’efforts psychiques que nous faisons au quotidien : efforts au travail pour supporter notre chef ou un collègue, efforts pour aller toujours plus vite, efforts pour bien faire la logistique de la maison (logistique personnelle) …et même parfois des efforts pour être heureux. Et oui, le droit au bonheur s’est transformé en injonction au bonheur ! Voyez comment les réseaux sociaux regorgent de gens heureux qui font part de leurs magnifiques réalisations et voyages, agrémentés de belles phrases inspirantes. Il n’est pas de bon ton de montrer que nous avons des difficultés dans la vie …alors on fait un effort et on diffuse des photos « bien sous tous rapports ».

Mais ce trop plein d’efforts a un revers de médaille : à force de puiser dans nos capacités et d’être conforme à ce que notre environnement attend de nous, nous perdons la connexion à nous. Nous nous écartons de nos besoins, de la source de notre plaisir et du sens que nous donnons aux choses. Pas étonnant qu’une partie de nous se rebelle !

Et cette partie prend les manettes au moment où on l’attend le moins pour repousser, saborder ou se trouver pleins d’excuses pour ne pas faire.

Une autre origine possible de la procrastination est le perfectionnisme, ou la peur de mal faire. Être perfectionniste c’est quand le niveau d’attente est irréaliste et que l’on s’impose des standards personnels extrêmes. Le perfectionnisme ne correspond pas à la recherche de l’excellence, il correspond à la recherche de l’inatteignable, de l’inaccessible.

Il est parfois normal de monter son niveau d’exigence pour progresser, évoluer, apprendre. Mais comment être satisfait quand nous savons par avance que nous n’atteindrons jamais la perfection ? Comment se lancer dans l’action que notre cerveau sait par avance qu’il sera déçu ?

Notre cerveau nous veut du bien. Alors il n’a aucune raison de nous mettre en action s’il envisage un risque éventuel qui peut en découler. Et la déception est l’un de ces risques.

Les effets de la procrastination

D’autres facteurs peuvent déclencher le besoin de procrastiner (comme les profils atypiques, la fatigue ou la dépression).

Mais pour tous, la procrastination a un même effet : la réduction de la confiance en soi.

Remettre au lendemain est mal vu de nos jours. Tout comme la lenteur, l’indécision, le fait « à peu près », les erreurs. Il nous faut du “tout de suite”, du sûr, du parfait et du beau !

Alors oui quand nous procrastinons, notre environnement nous renvoie une image dégradée de nous. Certains sont plus ou moins sensibles au regard de l’autre, mais pour tous, le jugement le plus sévère vient souvent de soi.

Et notre juge intérieur ne nous laisse rien passer. Même si nous nous trouvons des circonstances atténuantes, il est là pour nous rappeler « qu’encore une fois j’ai repoussé la tâche, que je ne suis pas organisé·e, pas fiable » ou pire «  je suis un·e incapable »

De là se crée un cercle vicieux : « si je ne fais pas, je suis incapable, et si je suis incapable, il est hors de question que je prenne le risque de faire quelque chose dont je risque de ne pas être satisfait, donc autant ne rien faire … »

Ce mécanisme augmente l’anxiété, et des difficultés de concentration, mémorisation et d’endormissement peuvent se développer.

Alors oui, aujourd’hui, ce phénomène « à la mode », n’est pas vu d’un bon œil, et nous sommes même poussés à le craindre !

Mais pourquoi ne pas changer de regard sur la procrastination ?

Et si nous posions le postulat que notre cerveau nous veut du bien ? Il est là pour nous protéger et aller vite !

Oui, il s’assure que notre identité soit protégée et refuse de prendre des risques qui mettraient en péril qui nous sommes. Et oui, il crée des autoroutes neuronales pour ne pas ré-apprendre à chaque fois des choses simples. Malheureusement, quand il trouve une stratégie d’évitement aussi efficace que la procrastination, il est souvent difficile de l’en éloigner.

Mais la procrastination n’est pas qu’une stratégie de gestion du risque. C’est également une belle stratégie adaptative, riche d’enseignements et de potentialités, bénéfique pour notre processus créatif. C’est notre petite voix intérieure qui nous rappelle les choses importantes pour nous, qui nous reconnecte à nos priorités et nos fondamentaux (et non ceux de la société, du conjoint ou des enfants !)  Ce processus peut être vu comme un outil pour notre bien-être mental.

Alors pourquoi ne pas l’intégrer de manière constructive et bienveillante ?!

Pour accueillir la procrastination, changez de façon de penser

Je vous propose de modifier votre prisme de vue de la réalité :

  • Acceptez de vous tromper !  Pensez l’erreur comme source d’apprentissage et non comme un jugement et encore moins un jugement de valeur sur vous. Dissocier les notions de valeur et d’actes. Ce n’est pas parce que vous ne faites pas correctement quelque chose, que vous n’avez pas de valeur ! Votre valeur n’est pas remise en question dès que nous échouons dans une tâche. N’hésitez pas à vous le rappeler tous les jours ! Acceptez vos limites et votre part « d’ombre » …et si vous avez peur de faire des erreurs, alors ne soyez pas humain, devenez une vache ou une chèvre 😊
  • Soyez curieux·euse de vos modes de fonctionnement ! Observez vos automatismes et stratégies d’évitement. Trouvez les très bonnes raisons que votre cerveau a trouvé pour ne pas faire la tâche et faites vos choix en conscience. Et reconnectez-vous à ce qui vous fait réellement plaisir. Réintégrez le plaisir dans votre vie. Mais attention : votre plaisir et non les injonctions de la société ! (et non le yoga et manger des graines ne conviennent pas à tout le monde !)

Pour accueillir la procrastination, changez de façon de faire

Je vous propose quelques pistes pour vous mettre en action :

  • Dosez vos efforts ! Observez objectivement votre charge mentale et la « to do list » qui vous attend pour la journée. Est-ce qu’elle est raisonnable ? Est-ce qu’elle vous permet de vous faire réellement plaisir ? Intégrez à votre agenda des moments de plaisir, en lien avec vos valeurs, et soyez à 100% dans l’instant présent de votre planning. Ne soyez pas dans la tâche suivante alors que vous n’avez pas commencé la première, ni dans la culpabilité des tâches qui sont en attente alors que vous êtes dans votre moment de plaisir.  Développez le « repos mental actif », ou je suis à 100%dans le plaisir (la tête et le corps) et dans 10min je serais dans l’effort à 100%. De cette façon, vous rétablissez les priorités. Et vous profitez de ces moments de pause pour réévaluer vos limites ou les actions non prioritaires. Et cerise sur le gâteau, vos moments « plaisir » vous permettront de booster votre créativité et votre dynamisme !

  • Abordez les tâches à faire avec humilité !  Décomposer la tâche à faire en sous-tâches. Comme pour une exposition progressive (dans le traitement des phobies) ou une désensibilisation (dans le traitement des allergies), réalisez les sous-tâches les unes après les autres sans vouloir aller trop vite. Par exemple, si vous repoussez un appel téléphonique à une administration (France Travail, les impôts, etc.), commencez par préparer votre scripte. Plus tard, prenez le téléphone, composez le numéro et raccrochez. Et enfin, peu de temps après, appelez votre interlocuteur et appuyez-vous sur votre scripte. Vous ressentirez une satisfaction d’avoir réussi les premières étapes et ces petites victoires enclencheront un cercle vertueux vers plus de confiance en soi !

A vous de jouez …et soyez bienveillant·e avec votre procrastination !

Vous avez besoin d’aide pour enclencher le changement, contactez-moi pour une première séance !

Claire PERSON – Programmation Neuro Linguistique PNL — 06 59 95 24 02
Site web : http://claire-person.fr/

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