Accompagner l’endométriose : un travail d’équipe
Par Camille Carrel, sophrologue et hypnothérapeute dans notre centre, ancienne sage-femme
Qu’est ce que l’endométriose ? Pourquoi en parle t-on de plus en plus ? Comment la prendre en charge pour mieux vivre avec cette maladie ? Je vous parle dans ce nouvel article de blog de ce trouble gynécologique féminin, des accompagnements en sophrologie que je propose sur Grenoble, ainsi que de mon travail en réseau.
L’endométriose, qu’est ce que c’est ?
Informations générales
L’endométriose est une maladie gynécologique chronique qui touche de 10 à 20% des femmes, et qui se caractérise par la présence de tissu normalement localisé dans l’endomètre (le tissu qui tapisse l’utérus) en dehors de l’utérus. Ces cellules peuvent coloniser les organes à proximité (vessie, rectum, intestins, ovaires, …). Elles peuvent même aller bien plus loin dans le corps (cerveau, yeux, …), engendrant différents symptômes !
Ces cellules agissent sous l’emprise des hormones de notre cycle menstruel. Ainsi, l’endométriose peut apparaître dès la puberté, et disparaît normalement à la ménopause, et les symptômes vont varier en fonction du moment du cycle.
Symptômes de l’endométriose
Plusieurs types d’endométriose
On distingue plusieurs types d’endométriose (adénomyose, endométriose superficielle, endométriose ovarienne, endométriose profonde, avec ou sans atteinte digestive, …) Il existe également plusieurs stades d’atteinte, ce qui fait que les symptômes de l’endométriose peuvent être très variés !
Des symptômes variables
On retrouve en majorité :
- Règles douloureuses
- Douleurs pelviennes chroniques
- Rapports sexuels pénétratifs douloureux
- Douleur à la miction ou à la défécation
- Problème de fertilité
- Troubles de l’appétit, de l’humeur, du sommeil …
Ces symptômes peuvent être très handicapants au quotidien, jusqu’à perturber les activités de la vie quotidienne en terme de mobilité et d’équilibre émotionnel !
La prise en charge de l’endométriose
Poser le diagnostic
Un délai de diagnostic long
De par les symptômes qui ne sont souvent que peu pris au sérieux par les professionnels de santé (” c’est normal d’avoir mal pendant vos règles madame …”), le délai de diagnostic de l’endométriose est encore aujourd’hui très long : de 7 à 9 ans ! La prévalence de l’endométriose est de plus sans doute très sous-estimée dans notre société.
Diagnostiquer une endométriose
Pour poser le diagnostic, c’est surtout l’imagerie qui permet de détecter les lésions causées par l’endométriose et de les cartographier : échographie pelvienne, IRM, colo ou uroscanner, … mais une fois le diagnostic posé, c’est un peu la douche froide car il n’existe pas de traitement curatif de cette maladie, à ce jour on ne peut en guérir.
Traiter l’endométriose
Les traitements médicaux
Les traitements médicaux proposés ont donc pour but de réduire les symptômes, de limiter l’évolution de la maladie :
- Traitement hormonal : la mise sous pilule ou stérilet hormonal permet d’arrêter les règles, et donc de diminuer l’avancée de la maladie et d’empêcher les douleurs de règles.
- Traitement antalgique : selon les femmes, la prise de médicaments anti-inflammatoires et antalgiques peut être nécessaire quotidiennement pour diminuer les douleurs pelviennes invalidantes.
- Chirurgie : elle serait nécessaire chez 30 à 40% des femmes qui souffrent d’endométriose. Elle permet d’enlever les lésions sur les organes proches de l’utérus et donc de réduire les symptômes, mais n’empêche pas les lésions de revenir sur le moyen et long terme.
- Parcours PMA : 30 à 40% des femmes auraient une infertilité, d’où le recours à des parcours de PMA parfois longs pour réussir à concevoir un enfant. Il peut s’agir d’insémination artificielle, de FIV, de traitements hormonaux voire de chirurgie.
Des effets secondaires
Ces différentes prises en charge peuvent hélas avoir des effets secondaires conséquents chez certaines femmes, qui parfois ne veulent pas être mises sous pilules ou dont leur corps ne supporte plus les médicaments, et qui se tournent ainsi vers les médecines douces pour arriver à mieux vivre avec leur endométriose.
La sophrologie pour mieux vivre avec l’endométriose
Mes expériences avec l’endométriose
Mon expérience de sage-femme
L’endométriose, j’en avais vu beaucoup lorsque j’étais sage-femme sur Grenoble, au décours des consultations gynécologiques pour règles douloureuses et infertilité, ou des naissances. Mais à l’époque, on commençait tout juste à en parler, même dans ma formation je n’avais pas reçu de connaissances précises à ce sujet !
Mon expérience personnelle
J’en souffre moi-même depuis plusieurs années, je sais que c’est une maladie invalidante avec laquelle on se sent souvent démunie. J’ai expérimenté beaucoup de choses pour aller mieux, d’où ma connaissance du sujet !
Les bienfaits de la sophrologie
J’accompagne ainsi tout en douceur et avec bienveillance les femmes qui se rendent dans mon cabinet de sophrologie sur Grenoble, afin de les guider vers leur mieux-être, en leur donnant des outils efficaces basés sur la respiration, la relaxation et la visualisation positive pour :
- Gérer les montagnes russes émotionnelles engendrées par la maladie : stress, colère contre son propre corps, frustration, sentiment d’injustice, … les scientifiques s’accordent d’ailleurs de plus en plus à dire que l’endométriose aurait une part d’émotionnel non négligeable !
- Accepter la maladie : le caractère chronique de l’endométriose rend bien sûr le diagnostic de ce trouble difficile à avaler, ainsi que ses nombreuses conséquences sur la santé à long terme et la fertilité des couples.
- Renouer avec son corps : une reconnexion à son corps est essentielle pour trouver la paix intérieure et ne plus se sentir trahie par un corps blessé et dysfonctionnel. Cette reconnexion passe par l’écoute de ses ressentis corporels et une détente profonde.
- Accompagner les douleurs : les différentes techniques respiratoires peuvent permettre aux femmes de retrouver une gestion de leurs douleurs chroniques et donc une sérénité au quotidien, en diminuant le pallier des antalgiques pris ou leur fréquence.
Se faire accompagnement en sophrologie
Je propose donc des accompagnements en plusieurs séances, généralement réparties sur plusieurs mois, afin de donner tous les outils nécessaires pour expérimenter ces bienfaits et les faire perdurer dans la vie quotidienne grâce à l’appropriation des exercices puis à l’entraînement chez soi. Retrouvez ici mes articles de blog sur les exercices proposés en sophrologie, et l’importance de l’entraînement ! L’objectif est de reprendre le contrôle sur les impacts de l’endométriose dans sa vie, afin de vivre sereinement avec cette maladie chronique.
Une médecine douce complémentaire
Bien entendu la sophrologie ou d’autres médecines douces ne se substituent jamais à une prise en charge médicale, rien ne permet actuellement de guérir de l’endométriose, mais cela permet de retrouver un confort et une qualité de vie souvent très altérée avec cette maladie chronique.
Travailler en réseau
Les intérêts des réseaux de professionnels
Une étape clé
La création de réseaux de professionnels spécialisés est une étape clé dans la prise en charge des femmes qui souffrent d’endométriose. Trop d’entre elles demeurent encore avec un diagnostic, sans autre proposition de prise en charge que la mise sous traitement hormonal ou une chirurgie.
Plusieurs missions
Ces réseaux assurent non seulement l’information de la population sur cette maladie et les dernières avancées médicales, mais permettent également de constituer un annuaire de professionnels de santé sensibilisés à l’endométriose. Le but : mettre en relation de manière simple et rapide les patientes avec des praticiens à proximité de chez elles.
Travailler en collaboration
Ainsi, ces femmes peuvent s’orienter vers des parcours de soin adaptés à leurs besoins, en étant mises en relation avec des ostéopathes, des naturopathes, des psychologues, des diététiciens, des sophrologues …
Les réseaux avec qui je collabore
Je fais partie depuis plusieurs mois de plusieurs de ces réseaux professionnels spécialisés en endométriose :
Je travaille également depuis plus de 2 ans maintenant au centre de l’endométriose sur Grenoble, un centre pluridisciplinaire qui regroupe un ensemble de professionnels spécialisés autour de cette maladie : gynécologues, radiologues, algodynologues, nutritionnistes, sage-femme… mais aussi praticiens en médecines douces ! Nous nous réunissons mensuellement pour discuter de cas cliniques et de nouvelles approches autour de la maladie !
Je travaille également dans ma ville avec un réseau de professionnels triés sur le volet, sensibilisés sur ce sujet. Ostéopathes, kinés, sexologues, praticien en shiatsu… Ces praticiens je les ai rencontrés, j’ai expérimenté leur manière de faire, je n’envoie jamais mes patients au hasard !
Conclusion
L’endométriose est une maladie gynécologique dont on entend de plus en plus parler et qui n’a hélas pour le moment pas de traitement curatif et qui peut occasionner des douleurs handicapantes au quotidien, alors n’hésitez pas à en parler autour de vous et à vous faire accompagner pour mieux vivre avec !
Au plaisir de vous rencontrer et de vous accompagner dans votre parcours,
Camille